La transformation des partis politiques et le rôle des militants
Antonella SEDDONE est chercheur au département d’Histoire, Culture et Arts de l’Université de Cagliari (Italie). En septembre 2015 elle a intégré ESPOL-LAB (Institut Catholique de Lille) dans le cadre d’un séjour post-doctoral de 2 ans, financé par le Conseil Régional.
Son projet de recherche vise à mieux comprendre le rôle joué par les membres et militants des partis politiques, dans la transformation des partis, en France et en Italie.
Le programme de recherche
La question centrale de la recherche menée par Antonella Seddone concerne la crise de représentation politique : entre personnalisation et démocratisation interne, quel est le rôle des militants dans les processus de redéfinition des partis politiques ?
Deux grandes tendances sont apparues ces dernières années dans le changement organisationnel au sein des partis politiques :
- la personnalisation et le rôle de plus en plus crucial joué par les dirigeants (organisation, communication)
- la démocratisation interne, qui implique une participation accrue des membres, des militants, des citoyens dans le processus de décision, à savoir la sélection des candidats, la sélection du chef de file, les référendums du parti sur les questions politiques.
Ces deux tendances sont considérées, dans le programme de recherche, en tant que stratégies d’adaptation mises en œuvre pour répondre à la méfiance croissante envers les partis politiques, au déclin du soutien électoral, à la difficulté à recruter de nouveaux militants.
Pour mener à bien ce travail de recherche, une analyse est conduite sur l’évolution du format et du type de systèmes de partis politiques en France et en Italie, et en particulier sur les trois principaux partis parlementaires de chaque pays.
La première phase de l’analyse porte sur les variables indépendantes comme la culture politique, le type de démocratie, et sur le type de système des partis : statuts, règles internes.
La deuxième phase porte sur l’impact de la personnalisation et de la démocratisation interne sur le rôle du militant au sein de l’organisation du parti.
Des questionnaires seront administrés aux membres des trois principaux partis politiques en France et en Italie. L’activité et le comportement des élus seront analysés : questions parlementaires, projets de loi, vote …
La dimension électorale sera abordée via l’utilisation des données électorales, de sondages auprès des militants et de protocoles expérimentaux.
ESPOL-LAB, dirigé par Julien NAVARRO, est le centre de recherche d’ESPOL, l’Ecole européenne de sciences politiques et sociales, qui a ouvert ses portes au sein de l’Université Catholique de Lille en septembre 2012. Equipe émergente de six enseignants-chercheurs permanents, auxquels il faut ajouter un assistant-doctorant et neuf associés, ESPOL-LAB s’est donné pour objectif de contribuer à éclairer les processus de décision politique, leurs fondements normatifs et les contraintes qu’ils subissent.
ESPOL-LAB s’appuie sur les compétences méthodologiques d’une équipe interdisciplinaire qui fait se rencontrer philosophes et sociologues, économistes et politistes, historiens et internationalistes. Les recherches s’articulent autour de deux axes prioritaires qui ont pour visée commune d’interroger les transformations contemporaines du politique : (1) L’Europe dans la mondialisation et (2) Qualité de la démocratie.
ESPOL-LAB est membre du European Consortium for Political Research (ECPR).
Julien Navarro