Cette émission, produite tout au long de l’année 2016, est le fruit d’un partenariat entre :
— l’Unité de recherche HADéPaS (Handicap, Autonomie et Développement de la Participation Sociale) dirigée par Cédric ROUTIER, avec Agnès d’ARRIPE comme chercheure-animatrice de cette expérience,
— le Média Lab de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l’Université,
— et l’ABEJ Solidarité, association qui accompagne, sur la métropole lilloise depuis 30 ans, les personnes en grande précarité dont 30% présentent un handicap psychique.
C’est dans le cadre du « Programme Chercheurs Citoyens » proposé par le Conseil Régional des Hauts-de-France qu’Agnès d’ARRIPE a proposé cette expérience, avec comme objectifs de mieux intégrer les personnes en situation de handicap psychique dans la Cité, de contribuer à faire changer les représentations sociales sur le handicap psychique, et contribuer au développement d’une meilleure estime de soi pour les personnes accueillies par l’ABEJ.
Le travail de préparation de cette recherche-action a duré près de 18 mois, avant la première émission enregistrée en janvier 2016.
Des entretiens ont été menés auprès des personnes accueillies à l’ABEJ et auprès des habitants d’Humanicité, avec les questions suivantes : quelle image les résidents de l’ABEJ donnent-ils ? Quelle image ont-ils d’eux-mêmes ? Comment transformer ces représentations dans la tête des gens ?
Puis les résidents de l’ABEJ ont été formés à l’écriture des chroniques qu’ils ont choisies : musique, littérature, géopolitique, aquariophilie… Ainsi qu’à l’expression orale devant les micros et à l’animation. Ce sont eux qui ont choisi le titre de l’émission « Laissez-nous penser ».
Au fil des mois et des enregistrements, le groupe s’est structuré, s’est accepté avec bienveillance. Les chroniqueurs ont manifestement développé confiance en soi et estime de soi, ils sont sortis de leur isolement.
Les émissions de radio sont programmées jusqu’en décembre 2016, avec le souhait que l’expérience puisse continuer.
Agnès d’ARRIPE et l’équipe HADéPaS évalueront ensuite les changements intervenus au sein de l’ABEJ et d’Humanicité.
Quel sera le ressenti des résidents de l’ABEJ sur la manière dont ils sont perçus par la population ? Comment imaginent-ils être perçus, qu’en pensent-ils ? L’émission a-t-elle modifié l’image qu’ils avaient d’eux-mêmes ? Comment auront évolué les représentations sociales des habitants d’Humanicité sur le handicap psychique ?
Les résultats de cette recherche-action seront à mettre en perspective avec des expériences de radio menées depuis quelques années dans plusieurs pays : Italie, Argentine, Mexique, Canada-Québec, et en France : Radio Citron à Paris, les Z’entonnoirs à Roubaix...
Francis DEPLANCKE