Atelier littéraire Média-Lab

Le langage est la capacité d'exprimer une pensée et de communiquer au moyen d'un système de signes (vocaux, gestuel, graphiques, tactiles, olfactifs) doté d'une sémantique, et le plus souvent d'une syntaxe. Plus couramment, le langage est un système de communication. Cependant, le langage laisse une place plus conséquente à la recréation. Ainsi, la « Figura » donne vie et représentations diverses au mot formant dès lors un assemblage nouveau. Au préalable, la figure de rhétorique est convenance imposée du discours. Elle était inclue au cœur de deux parties distinctes et complémentaires pour l’orateur : l’inventio et l’actio car, à la figure, fait appel une « praxis » rigoureuse qui fait du mot et de son ensemble, un artéfact qui doit avoir un impact sur l’auditoire. Mais laissons à l’abandon quelque peu les principes de Quintilien et laissons entrer le divertissement au sein du domaine langagier.

Roland Barthes déclare au sein de ses Essais critiques, 1964 : « Si je lis avec plaisir cette phrase, cette histoire ou ce mot, c’est qu’ils ont été écrits dans le plaisir. (…) Ecrire dans le plaisir m’assure-t-il –moi, -écrivain- du plaisir de mon lecteur ? Nullement. Ce lecteur, il faut que je le cherche (que je le drague), sans savoir où il est. Un espace de jouissance est alors créé. » Ici, l’écrivain est en quête et le lecteur également car tous deux cherchent le dépassement qui leur permettra d’aller vers l’amusement ou de manière plus intense, l’extase. Cet état qui produit en nous la satisfaction d’une compréhension, d’une combinaison maligne, nouvelle.

Le but de cette traversée par le biais de différentes mises en forme du verbe comme avec Le beau tétin de Clément Marot, Le buffet de Rimbaud, Les calligrammes de Apollinaire, La disparition de Georges Perec, les explorations paroxystiques de Jean-loup Sifflet dans Oxymore mon amour, Le livre de la jongle de Stéphane de Groodt, Les figures de style vues par Plantu, aura pour but de les amener à comprendre ce qu’est la rhétorique, la manière dont elle est quotidienne et surtout son caractère indispensable pour déchiffrer les médias, les comportements et faire de sa voix, un atout primordial. Ainsi, en première année, il convient de s’initier à la rhétorique en redécouvrant le monde de la publicité, des affiches, des articles de presse pour mener à bien une plaidoirie ou un réquisitoire. Puis, il conviendra de s’en amuser et ainsi, aller vers la jouissance linguistico-verbale. En somme, faire de la stylistique, un terrain propice pour se divertir et faire en sorte que la langue soit un matériau d’explorations à jamais nouvelles, comme le fait si bien Marinetti, Tristan Tzara, Francis Ponge, Philippe Jaccottet, Rimbaud, Raymond Devos, Fabrice Luchini, Stéphane De Groodt ou encore Jean-Loup Sifflet. Lors de la deuxième et de la troisième année, les projets se densifient car il convient de créer un monde et de mettre en pratique tout ce qui a été entrepris précédemment, d’avoir recours à la narration, de créer des personnages qui seront des vecteurs symboliques de la rhétorique mais de manière implicite. En définitive, les ateliers littéraires amènent à penser, à vivre la rhétorique de différentes façons.

Enjeux pédagogiques : Le but de chaque cours sera de les accompagner vers une vision plus étoffée de la rhétorique en favorisant, bien évidemment, leur esprit critique. Les ateliers littéraires doivent développer leur capacité à créer, à susciter leur imagination tout en privilégiant un intérêt plus que certain pour la maîtrise de la langue française. Les réflexions menées ne feront qu’accroître leur potentiel argumentatif en nécessitant des travaux justifiés, clairs et précis. La compétence orale : savoir s’exprimer de manière audible, avec aisance, mettra en évidence leur recherche du bon mot.

Œuvres au programme :

Première année : Pas d’œuvres à lire.