Séminaire annuel  « Discours, vulnérabilités, société »Séance 3 « L’analyse du discours laisse-t-elle les subalternes parler ? Réflexions sur la colonialité d’une discipline » en présence de Marie-Anne PAVEAU

Lieu de l’événement :
Université Catholique de Lille, Bâtiment du Rizomm – salle à définir – 41 rue du port, Lille – lien de géolocalisation

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Je contacte l’organisateur Albin WAGENER

Biographie de l’intervenante :

Marie-Anne PAVEAU est professeure à l’université Paris XIII et propose une analyse du discours transdisciplinaire qui intègre les environnements d’ordre technologique, corporel, animal et végétal à la production du discours dans une perspective postdualiste et écologique. Elle a publié plusieurs ouvrages dont Les prédiscours (2006), Langage et morale (2013), L’analyse du discours numérique (2017). Elle travaille actuellement à un projet critique en histoire et épistémologie de la discipline autour des questions de décentrement des savoirs et de colonialité des théories et méthodologies du Nord global (ouvrage à paraître en 2006 : Une autre analyse du discours. Défaire les hégémonies, penser aux Suds, Nancy, EDUL).

Résumé :

Dans cette intervention, je propose de prendre la question du séminaire, « Discours, vulnérabilité, société », par le biais historique et épistémologique, pour montrer que l’analyse du discours en France est une pratique marquée par l’eurocentrisme, la blanchité et la colonialité, ce qui a pour conséquence d’effacer les points d’énonciation des personnes vulnérables quand elles sont prises pour objet. J’exposerai d’abord les grandes lignes du mouvement de décolonisation des savoirs qui anime les sciences humaines et sociales au niveau mondial depuis une quinzaine d’années ; je montrerai ensuite en quoi l’analyse du discours française reste fixée dans un format eurocentré peu ouvert à une réflexion des chercheur·es sur leur positionnalité ; je proposerai enfin des pistes méthodologiques pour limiter la domination blanche, l’épistémologie du point zéro et l’extractivisme à partir d’études de cas.

Présentation du séminaire annuel : 

Ce séminaire vise à permettre une mise en valeur de l’analyse de discours (tel que porté à la fois par les sciences du langage et par les sciences de l’information et de la communication), en lien avec les thématiques du GERTS. Ce faisant, le but est de dynamiser la mise en dialogue avec les autres sciences humaines pratiquées au sein du GERTS et d’ESSLIL, à savoir la sociologie, l’anthropologie, ou encore les sciences de l’éducation – et plus généralement, les sciences sociales dans leur ensemble.

En invitant des collègues universitaires à parler de leurs objets de recherche, objets qui sont en résonnance avec les sujets d’étude du GERTS ou les thématiques abordées au sein des formations d’ESSLIL, nous souhaitons ainsi aborder le triptyque discours-vulnérabilités-société à travers l’approche suivante :

• Les discours, définis comme des matérialités et expressions langagières qui font circuler du sens, des imaginaires et des représentations sociales, à travers une variété de dispositifs et de sphères (entretiens, univers digital, créations artistiques, productions médiatiques…), propres à donner des clés de lecture sur l’organisation et l’évolution de nos sociétés dans leur ensemble ;
• Les vulnérabilités, abordées à la fois comme des situations sociales qui habitent les espaces, influencent les pratiques et les technologies, contraignent les existences et déterminent les champs d’action et d’empowerment, en considérant les dimensions humaines et non humaines ainsi que les contraintes sociales, économiques et politiques qui les traversent ;
• La société, enfin, considérée comme un tout qui se trouvent être le carrefour, le fruit et l’agent de facteurs sociaux, économiques, culturels, anthropologiques, politiques et historiques (entre autres), et qui ne doit pas être considéré comme un espace humain clos, mais un système en dialogue avec d’autres systèmes qui les dépassent, non humains en particulier.

En ce sens, ce séminaire pourra également permettre de poser les bases de collaborations potentielles, d’inspirer des projets de recherche ou des discussions fécondes, ou encore d’interroger les formations dispensées au sein d’ESSLIL.

La prochaine date :

• Jeudi 12 mars 10h– Nathalie GARRIC
  Du geste technique au soin relationnel : construire une vulnérabilité capacitaire
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