La Loi à l'épreuve de la Déportation

18 mars 2018

La tradition de ce colloque annuel est de mettre un thème à l’épreuve d’un contexte de situation extrême bien particulier : celui de la Déportation des populations juives mais aussi de tous les indésirables de l’extrême droite nazie. Nous questionnerons cette année la loi dans tous ses aspects :

L’appareil légal qui fournira aux acteurs de l’appareil politique extrémiste de quoi transporter les populations incriminées dans des camps de natures diverses allant du camp de travail au camp d’extermination, de quoi faire périr une partie de ces populations selon des méthodes relevant du génie technique mis au service de la barbarie et de la haine. La grande question que nous nous posons est celle de savoir comment des lois criminelles peuvent être rédigées en toute impunité, puis publiées mais surtout suivies par des citoyens obéissants dont le niveau de culture n’avait rien à envier à d’autres, ce qui nous amènera à un autre questionnement : celui de la culture de la haine et de la violence mais aussi celui de la contamination, de Nuremberg à nos jours. Cette enquête nécessite un éclairage sur la notion de « loi ». Qu’est-ce qu’une loi ? Qu’est-ce que la loi ? Comment peut-elle devenir un référent éthique et spirituel, régir des comportements, décider du destin de tout un peuple ? La loi, c’est aussi la loi morale à l’oeuvre dans l’incarcération, l’emprisonnement, dans des lieux improbables où règne la barbarie organisée, cette loi qui, en dépit de tout pousse les uns à s’enquérir des autres, à éprouver le souci de l’altérité. Nous la retrouvons à l’oeuvre dans les communautés juives, dans les communautés communistes, dans les communautés féminines de Ravensbrück…

Cette étude thématique posera la question de ce qui se vit autour des lois criminelles : que se passe-t-il au niveau individuel et judiciaire pour ceux qui appliquent ces lois ? La temporalité est importance ici : il y a d’abord le moment de l’impunité : aucun risque pour ceux qui appliquent le système. Les risques augmentent ensuite, quand vient le temps de la condamnation. Il y a aussi ceux qui choisissent de lutter, d’entrer en résistance. Pour eux, la temporalité du risque est inversée : il est très présent d’abord, puisque, opposants au système, ils iront les premiers remplir les camps de concentration et pour certains périr. Dans un deuxième temps après la libération, pour ceux qui sont restés en vie, intervient la reconnaissance, la mise à l’honneur. Cette étude évoquera le contournement et le courage par lesquels certaines personnalités ont fait face à l’insoutenable. Nous ne consacrerons pas le colloque à la Résistance, ce qui sera l’objet d’un autre colloque, mais nous citerons quelques exemples originaux et inconnus en France. A partir de cet exemple, tiré de l’un des pires génocides qu’ait connu l’histoire, nous souhaitons jeter aussi un peu de lumière sur les événements contemporains par lesquels une idéologie criminelle vient contaminer des esprits et les convertir à une détermination criminelle elle aussi et qui passe pour une « purification » sociale et spirituelle, tout comme le génocide juif passait pour une purification. C’était déjà le terme d’usage dans les génocides du début du XXème siècle. Cet exemple de barbarie devait nous permettre de nous demander comment des populations entières sont littéralement « appâtés » (hooked), et littéralement soumises obéissant aux pires des ordres. La question centrale est de savoir si la notion de risque est déterminante dans les choix que font les uns et les autres. Voilà l’objectif du travail de cette année auquel s’attellera une équipe qui depuis sept ans maintenant travaille de concert, sur cette thématique.

Loi à l'épreuve de la Déportation

Voir également

  • Nouvelle session de formation DIU Humanisme & Politique

    Nouvelle session de formation DIU Humanisme & Politique Penser et vivre l'engagement

     

    Une proposition du Cercle Esprit Civique, des Facultés Loyola Paris, de l’Université Catholique de Lille et du Campus de la Transition. Cette formation propose de revisiter les fondements théoriques et pratiques de la vie politique pour (re)fonder l’engagement dans une visée humaniste au service du bien commun.

     

    La formation « Humanisme et Politique » offre un apprentissage à l’engagement, en particulier sous ses formes associatives, syndicales ou politiques. L’objectif est de mener un travail de fond avec des personnes engagées ou souhaitant le devenir sur leur désir d’agir, les voies d’action, les outils possibles… Il ne s’agit pas d’orienter l’action, mais de la ressourcer en revenant à ses racines.

    La formation conjugue des enseignements de niveau universitaire en sciences humaines et sociales (science politique, philosophie, droit...), des interventions de témoins engagés, suivies de débats, des ateliers pratiques de réflexion, d’échange et de recherche-action. Des ateliers de groupe sont aussi proposés pour renforcer la capacité de discernement personnel, plus de coopération, d’engagement social et politique des participants.

     

    Ouverte à toutes et à tous, la formation est conçue pour être suivie en parallèle d’une activité principale étudiante ou professionnelle. Le parcours s’adresse en priorité : • aux personnes engagées dans la vie associative, politique ou syndicale (éducation populaire, humanitaire, écologie, développement territorial) ; • aux jeunes professionnels déjà actifs dans un service ou une administration publique ou en responsabilité dans le monde de l’entreprise ; • aux étudiants tournés vers les sciences humaines, sociales • aux jeunes chercheurs et ingénieurs confrontés aux nouvelles frontières de la science et des technologies ; • à toute personne souhaitant concrétiser ou approfondir un engagement social et/ou citoyen.

     

    La formation s'effectue en 4 sessions de 3 jours sur les sites partenaires, entre septembre 2024 et avril 2025.

     

    En savoir + 

  • Trophées de l'Engagement Étudiant

    Trophées de l'Engagement Étudiant 2024

     

    Notre Université a célébré mardi 09 Avril la remise des Trophées de l’Engagement Étudiant. Une soirée vibrante où 26 associations ont été primées, réunissant plus de 200 étudiants venus applaudir leurs pairs ! Bravo à tous ! 

    C’est une formidable occasion pour mettre à l’honneur les initiatives des associations étudiantes, couvrant un large éventail de causes allant du soutien aux femmes atteintes du cancer à la défense de la cause animale, en passant par les visites en milieu carcéral, la promotion de l'égalité des chances, la sensibilisation à la transition écologique, et bien d'autres encore, incluant des événements culturels et sportifs solidaires.

    Nous remercions particulièrement Charles Christory, Co-Fondateur et CEO de Le Fourgon, parrain de cette édition 2024, pour son discours inspirant qui a souligné l'importance du collectif, de l'engagement et de l'entrepreneuriat dans la société d'aujourd'hui. La soirée, animée par Louise Briquet, Présidente de la Fédération des Étudiants de l'Université Catholique de Lille, a été marquée par des échanges enrichissants permettant de mettre en lumière les parallèles entre le monde associatif et l'entrepreneuriat.

    Paul Célérier, ancien lauréat en 2018, désormais coordinateur de Campus Market, a partagé son expérience et illustré comment un engagement étudiant peut devenir le point de départ d'une belle aventure professionnelle !

    Une phrase marquera cette édition : "Soyons les entrepreneurs de nos vies."

    Merci aux donateurs, notamment Cofidis Group pour son soutien de ce dispositif à destination des étudiants engagés de l’Université porté par la Fondation de la Catho de Lille. 

     

    Crédit photos Priscillia Loison / Raynald Delfolie

  • Little Miracle of Lille : messe aux chandelles

    Little Miracle of Lille : messe aux chandelles

     

    L'Université Catholique de Lille est mise à l'honneur pour ses messes aux chandelles dans le National Catholic Register.

     

    Depuis 2016, les messes aux chandelles sont organisées au sein de la chapelle universitaire, la chapelle St Joseph. Elles ne cessent d'attirer de plus en plus d'étudiants.

    Chaque mardi à 22h, ce sont désormais entre 800 et 900 étudiants qui viennent se recueillir et participer à cet événement dans un lieu centenaire depuis cette année. Ces messes sont organisées à l'initiative de l'aumônerie de l'Université Catholique de Lille.

     

    Découvrir l'article sur le site de National Catholic Register

     

  • Semaine Internationale Erasmus+ 2024

    Semaine Internationale Erasmus+ 2024

     

    Du 15 au 19 avril 2024, l’Université Catholique de Lille accueille une cinquantaine de collègues d’universités partenaires de 20 nationalités différentes, dans le cadre d'une semaine de formation Erasmus+.   Un programme très complet a pu être construit grâce à l’implication des chargés Relations Internationales de plusieurs écoles et facultés, des membres l’équipe Live TREE et de collègues de différents services transversaux.   L'accent sera mis sur l'engagement des universités en faveur du développement durable, une thématique au cœur des préoccupations de l'Université et de ses établissements membres. Les sujets de l'innovation pédagogique et de l'expérience étudiante seront également explorés tout au long de la semaine.

        

    47 collègues d'universités partenaires  (enseignants, responsables, chargés relations internationales...)

    20 nationalités représentées  (Géorgie, République Tchèque, Ukraine, Inde, Burundi...)

    20+ activités proposées au cours de la semaine (visites, ateliers interactifs, conférences...)

        

     

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